Mes deux célébrations du 10 mai

La date du 10 mai 1981 restera pour longtemps d’une vigueur incomparable pour ceux qui l’ont vécu en direct.

Ce jour là après 23 ans où la droite avait dirigé le pays, un socialiste accédait enfin à la plus haute fonction de la République Française : François MITTERRAND devenait Président.

Jeune militant socialiste, j’en ai ressenti de joie et de la fierté et mon enthousiasme fut à la mesure de l’évènement. L’espoir suscité s’est concrétisé ensuite par des avancées concrètes au cours de ses deux mandats qui ont permis à notre pays de se libérer, de se transformer au profit du plus grand nombre et d’avancer sereinement vers le 21^ème siècle.

Des images sont gravées à jamais dans mon esprit comme celle de la visite au Panthéon ou François Mitterrand, le jour de sa prise de fonction, déposa 3 roses sur les tombes du socialiste Jean Jaurès, du résistant Jean Moulin et de l’abolitionniste Victor Schoelcher.

Ce dernier personnage créé le lien avec la commémoration, désormais inscrite chaque année au calendrier républicain le 10 mai, de l’abolition de l’esclavage.

Initiateur du décret du 27 avril 1848 abolissant définitivement l'esclavage en France et dans ses colonies Victor Schoelcher écrivait : «Disons nous et disons à nos enfants que tant qu'il restera un esclave sur la surface de la Terre , l'asservissement de cet homme est une injure permanente faite à la race humaine toute entière.»

Ce combat reste malheureusement encore d’actualité et demeure une plaie ouverte dans les cœurs et les mémoires de nombreux peuples. On vient de le ressentir douloureusement au Bengladesh où l’avidité et la recherche d’un profit désincarné à courte vue a conduit à la mort plusieurs centaines d’hommes, de femmes et d’enfants qui ont succombé à l’effondrement d’un atelier où ils avaient été entassé pour produite les vêtements vendus à bas prix dans nos grandes surfaces.

Combien sont-ils encore à travers le monde ces nouveaux esclaves de la misère ?

Cette date du 10 mai est fondamentale pour moi à deux titres distincts et complémentaires dans ma vie d’homme, de militant socialiste et d’humaniste.